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dimanche, septembre 17, 2006

LE PRINCE, LES AMÉRICAINS ET LA TERRE PROMISE

Exemple d'article
Tout néophyte que vous soyez, dans les méandres de la politique internationale, il y a une constante qui ne vous a sûrement pas échappé : la rapidité effarante avec laquelle les protagonistes s’empressent de rendre nébuleux ce qui était limpide. Sans oublier d’emmêler, pétro-diplomatie et intérêts financiers obligent, l’écheveau (déjà plein de nœuds) des possibilités réelles de règlement de conflits, jusqu’à en faire un maelström aussi profond qu’insondable.
Contrairement à l’Européen qui prend plaisir à ruminer, avec force débats et circonvolutions intellectuelles le maigre fourrage que lui tendent ponctuellement ses politiciens, le Québécois est sage.
Entre un match de côtes levées à la Cage aux sports et la politique au Proche-Orient, il n’hésite pas. Il sait que le ventre a des raisons que l’intelligence ne connaît pas et il n’a pas tort.
Tuer un troupeau entier de moutons et faire bombance avec ses copains devant une course de chameaux, c’est ce à quoi aurait dû sagement se résoudre le prince héritier saoudien Abdallâh, qui s’est contenté de faire mentir le proverbe « il faut battre le fer pendant qu’il est chaud » en annonçant, il y a une semaine, la reconnaissance par les pays arabes de l’État d’Israël contre le retrait de tous les territoires occupés.
L’effort est louable et tout le monde se congratule au sujet d’une si brillante initiative. Mais on se demande ce qui a pu si abruptement éclairer sa lanterne quand on sait que les Américains (eh oui, encore eux) avait présenté cette alternative il y a déjà dix ans de cela. Sans compter que le Père éternel, Dieu lui-même, avait fait à peu près la même proposition à la descendance d’Abraham, il y a plus de quatre mille ans, en leur offrant comme Terre promise et à titre gracieux (sic) la belle région de Canaan.
Personne toutefois ne semble avoir relevé cette incongruité, alors que tous, sans exception, se réclament de la religion et des droits qu’elle leur accorde et ce à coups de tirs de mitraillette et de jets de pierres.
Évidemment, lorsqu'il s’agit d’or noir et d’espèces sonnantes et trébuchantes, de préférence américaines, la donne semble à chaque fois mystérieusement changée.
Marie-Josée Girard